Dans mon village d’enfance, niché contre la frontière belge, dans le Nord de la France, on ne parlait pas le ch’ti, réservé à la région de Lille, mais un savoureux mélange de Picard et de Wallon. 

Les traditions étaient encore très nombreuses dans les années 50 ou 60. Ainsi, comme en Belgique toute proche, Saint Nicolas était la grande vedette des enfants. C’était lui en effet, qui, accompagné de son âne, leur apportait un cadeau le 6 décembre. 

A Noël, le Petit Jésus déposait parfois un petit cadeau supplémentaire dans les pantoufles des petits, mais c’était surtout une fête familiale et religieuse.

Le matin du 25 décembre, autour d’un chocolat chaud, ma famille se régalait de grandes tranches de cougnole, cette coquille traditionnelle de l’Avesnois, encore dégustée dans toute la région du Nord en cette saison.

En voilà une recette de famille, telle que ma grand-mère, Rosine, aurait pu vous la présenter :

 

Pour faire en’ vraie cougnole de Noîé de l’Avesno…

Dans en’ grand’ jatte, mélanger del’ levure du boulanger (50 g) éyé du lait ben tenne (¼ l). 

S’ketter 6 zoués éyé les met’ avec. Pis rajouter du séï (1/2 couyi), du chuque en pour (250 g), du bure broki et tenne (250 g) éyé la flour (1 kg).

Mairir et laïer arposer deux heures.

Mairir ed même et partir en trois boules pour faire un p’tit néffant : en’ petite boule pour la tiesse, en’ grande boule et en’ petite boule pour eus’ maillotage. 

Poser sur en’ tourtière ben burée.

Laïer arposer encore en’ heure.

Dorer avec deux moîoux (on dit auchi gennes d’oués si vo préférez).

Cuire din l’faur, ben cau d’avanche, chez soi (th 5, 40 à 60 minutes selon la l’vure) ou au founï du boulanger.

L’cougnole est prête !

In mie cha le matin de Noué, bin burée, avec en’ bonne tasse ed’ café ou du chocolat. Et on fait bonne chère ! Joïeu Noïé à tertous !