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Le site de Plumaugat de la préhistoire à l'antiquité

Les mégalithes
 

De moins 3 millions d’années , avec l’apparition des premiers hommes, à moins 5 000 avant Jésus Christ avec les premières traces de l’invention de l’écriture en Mésopotamie : la Préhistoire est la plus longue période de l’Histoire humaine.

En Bretagne, ses vestiges les plus évidents en sont bien sûr les mégalithes, particulièrement nombreux dans notre région. Leur taille et leur quantité les rendent familiers à tous, habitants et visiteurs, jusqu’à devenir un des emblèmes touristiques de la Bretagne. Il suffit pourtant de visiter certains beaux musées de la région pour découvrir des outils, des figurines, des objets fabriqués pendant l’une ou l’autre des grandes périodes de la préhistoire.

 

Plumaugat ne fait pas exception : si nous avons presque tous entendu parler des mégalithes du Bois de la Rabasse, situés sur un terrain privé, nous ignorons peut-être que de belles réalisations humaines très anciennes ont été découvertes sur le territoire communal et les fouilles archéologiques menées il y a quelques années près de l’étang ont mis en évidence une fréquentation de ce lieu dès le Néolithique.

 

A tout seigneur, tout honneur : les mégalithes du Bois de la Rabasse.

Connus depuis toujours, parfois oubliés pendant de longues périodes sous des ronciers, ils sont aujourd’hui situés dans une propriété privée, plantée de sapins, à proximité d’un de nos chemins de randonnée. Les mégalithes ou « grandes pierres » sont un nom générique pour les menhirs, les dolmens, ou encore les allées couvertes érigés à plusieurs époques et aux destinations différentes.

 

On sait, d’après les inventaires du patrimoine breton anciens, que dans le cimetière autour de l’ancienne église de Plumaugat, il existait un menhir, c’est-à-dire, une pierre levée. Celui-ci a disparu lorsque les travaux de déménagement du cimetière, puis de la démolition de l’ancienne église ont été commencés en 1875. Nul ne sait ce qu’il en est advenu.

Les mégalithes du bois de la Rabasse appartiennent à la catégorie des allées couvertes. Celles-ci sont des tombes collectives dans lesquelles étaient ensevelis des membres de la collectivité. Constituées d’un assemblage de pierres dressées délimitant les parois d’un couloir, elles étaient couvertes d’une ou plusieurs pierres en forme de dalles. Souvent, une pierre mobile séparait, à l’intérieur, une antichambre de la chambre funéraire.  L’ensemble était lui-même recouvert de terre formant un tumulus, ou bien par des amas de pierres appelés cairns. L’accès se faisait par une galerie ménagée dans les éléments de couverture et protégée par une ou plusieurs dalles amovibles. 

 

Chaque nouveau défunt était amené dans cette tombe collective, les ossements les plus anciens étaient soigneusement rangés dans la chambre funéraire.

 

D’après les experts, l’allée couverte du Bois de la Rabasse date vraisemblablement du Néolithique tardif, c’est-à-dire entre – 10 000 et – 2 000 avant notre ère. Elle a peut-être déjà été déplacée et n’est pas en bon état. D’autres pierres imposantes sont éparpillées à proximité. Au Néolithique, que l’on appelle aussi l’âge de la pierre polie, on commence à élever des animaux, à cultiver des plantes dont on se nourrit. Les humains construisent leurs premières maisons et se regroupent dans des villages.

Les premières traces humaines sur le site de Plumaugat

L'occupation humaine de Plumaugat est envisagée dès le paléolithiqueLes fouilles effectuées par l'Inrap en 2014 l'attestent dans son rapport de 2018 qui compte pas moins de 430 pages riches en informations et détails sur la vie à cette époque jusqu'au moyen âge.

Le rapport se conclut de la manière suivante.

« L’aménagement d’un lotissement au lieu-dit Saint-Pierre à Plumaugat (22) a conduit l’Inrap à fouiller une zone de deux hectares à proximité immédiate du centre-bourg. L’occupation principale du site remonte à la fin du second âge du Fer et s’inscrit dans un territoire probablement exploité dès l’âge du Bronze moyen et final.

 

Entre la fin de La Tène moyenne et La Tène finale, un vaste habitat s’établit sur toute la superficie étudiée. Installée au contact d’un chemin probablement plus ancien, l’occupation s’organise au sein d’enclos emboités quadrangulaires définissant un espace résidentiel et une avant-cour. Deux grandes phases d’aménagement successives ont été identifiées, la seconde consistant en un agrandissement de la première dès le début de La Tène finale.


L’établissement de Plumaugat apparait comme un site particulièrement bien structuré et organisé, avec un plan orthogonal et des tracés très rectilignes qui préfigurent la régularité antique et illustrent la volonté d’imprimer durablement sa marque dans le paysage. À l’intérieur des espaces délimités par les différents enclos, près d’une quarantaine de bâtiments d’habitation et d’exploitation témoignent également de l’importance du domaine. La qualité et la nature du mobilier (dont un dépôt d’objets en fer exceptionnel) évoquent aussi l’aisance manifeste des habitants. Il est en tout cas vraisemblable que le statut de cet établissement a contribué à ce qu’il perdure jusqu’au début du Ier siècle avant notre ère, puis se déplace à proximité immédiate et se transforme durant le Ier siècle de notre ère.

Ce n’est qu’à partir du haut Moyen Âge, probablement entre le VIIIème et le début du XIème siècle, que réapparaissent ensuite les témoins d’une occupation dans l’emprise. Elle semble se concentrer dans le périmètre et en périphérie d’un enclos dont seule la façade ouest a été identifiée. Le nombre et la dispersion des trous de poteaux témoignent de la présence de plusieurs bâtiments, associés à des fosses et structures de combustion interprétées comme des séchoirs à grains, caractéristiques du haut Moyen Âge breton. Un chemin reliant le bourg et le domaine seigneurial de La Maison semble par ailleurs conditionner l’aménagement de quelques parcelles agricoles dont certaines sont dites « en lanières ».

Les vestiges de fossés parcellaires et de haies délimitant des parcelles et jardins au contact direct du centre-bourg appartiennent à des phases d’aménagementsrécentes. Les fossés bordiers d’un chemin qui mène à La Maison ont également été reconnus. La totalité des parcelles retrouve ensuite une fonction strictement agricole jusqu’à nos jours et la construction du lotissement du Domaine de l’étang. »

Rapport à consulter

Objets référencés dans le rapport

Vase antique

Note :

Le concept de « civilisation » ou culture de La Tène s'applique, dans le temps, au second âge du Fer européen ; on parle en effet aussi de la période ou de l'époque de La Tène, qui succède à celle de Hallstatt (le premier âge du Fer). La civilisation de La Tène se développe dès le deuxième quart du Vème siècle et s'achève à la fin du 1er siècle. avant Jésus Christ ; les dates conventionnelles retenues pour la période sont 480/450-30 av. J.-C. La notion de civilisation fait expressément référence à la culture matérielle analysée par les archéologues, définie dans ce cas sur la base de critères artistiques, techniques, typologiques communs, et que l'on attribue aux Celtes. Il convient toutefois de rester prudent quant à l'amalgame entre culture matérielle de La Tène et "ethnie", soit l'appartenance à un peuple qui utilise une langue celte, surtout dans les franges de l'Europe au second âge du Fer.

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