Quelques faits divers
1954
Les plombs ont sautu
Un papier d'Henri Bougault sur l'arrivée du progrès du côté de Boudelan.
Henri Bougault est un des adhérents de l'association. Il vit du côté de Brest après une carrière bien remplie sur les océans du globe comme scientifique. Il a passé ses vacances de petit garçon puis d'adolescent à Plumaugat et en garde de très beaux souvenirs.
Il nous raconte ses vacances avec l'arrivée de l'électricité en 1954.
8 juin 1944
Des américains à Plumaugat
C’était le 8 juin 1944, deux jours après le Débarquement allié sur les côtes françaises.
Un B-24 Liberator américain décolle d’une base aérienne anglaise, avec dix hommes à bord. Leur mission : bombarder un pont près de Nantes. Quelques heures plus tard, la mission effectuée, l’avion touché par la Flak s’écrase entre le Châtel et la Bodinais, à la frontière entre Plumaugat et Lanrelas. Auparavant, tout l’équipage a sauté en parachute, tous les hommes atterrissant dans le secteur de Plumaugat.
Une chaine de solidarité va se mettre en place dans la population pour sauver, secourir et cacher ces Américains tombés du ciel.
Vous voulez en savoir plus ? Découvrir pourquoi plusieurs Plumaugatais ont reçu personnellement les remerciements de Dwight Eisenhower, Président des Etats-Unis d’Amérique ?
Allez vite découvrir cette fantastique histoire, digne des meilleurs films d’action, sur le site de nos amis de l’Association Bretonne du Souvenir Aérien. Vous y trouverez tous les détails, des témoignages et de nombreuses photos qu’ils ont rassemblés il y a une dizaine d’années.
ABSA 39-45
L’aviation en Bretagne 1939-1945
L’épisode de Plumaugat-Lanrelas, ici :
http://www.absa3945.com/Pertes%20Bretagne/Cotes%20Armor/8%20juin%201944/42-94927.htm
Référence illustration : B 24, Archives photographiques de l’US Air Force.
11 juillet 1914
Le morceau de viande, le chat et le fusil
Le 11 juillet 1914, Ouest-Eclair rapporte une mésaventure aux allures de fable : « Grave accident. Lundi, vers 8 heures, au village de la Madochère en Plumaugat, Monsieur F…, propriétaire, après une bonne journée de travail, venait de terminer son souper, quand pénétra dans la maison un de ses chats qui est très gourmand et qui sauta sur la table, emportant un morceau de viande restée dans un plat. M. F… eut l’idée de corriger sa bête. N’ayant rien à sa portée que son fusil, qui se trouvait chargé, il le prit et voulut frapper le chat à coups de crosse. Par malheur, le fusil se brisa et la charge lui traversa une cuisse. Le docteur Chollet, appelé, prodigua ses meilleurs soins au blessé en attendant l’ambulance municipale de Rennes qui l’a transporté le lendemain, vers 10h et demie à l’hôpital Saint Yves. Son état est assez grave. »
Source : Ouest-Eclair, édition Côtes-du-Nord du 11 juillet 1914
Octobre 1900
Le comice agricole
A cette date, Plumaugat reçoit le Comice agricole cantonal.
Vous saurez tout sur cet événement en consultant les pages ->
L'histoire des Comices agricoles est largement décrite sur le site de l'AAF (Académie d'Agriculture de France), à l'adresse : https://www.academie-agriculture.fr/sites/default/files/publications/encyclopedie/final_04.01.q11_les_comices_agricoles.pdf
On peut y lire en conclusion de l'article de Nadine Vivier de décembre 2021 :
« Les comices ont été les premières organisations professionnelles agricoles. Ils ont joué le rôle de relais pour transmettre au gouvernement les souhaits des paysans, et pour diffuser largement les nouvelles méthodes de culture et d'élevage. Leurs récompenses ont stimulé les paysans. Ils ont souvent été à l'origine de la fondation des premiers syndicats agricoles, selon le modèle du syndicat mixte, qui écartait de fait les ouvriers agricoles. Au XXIe siècle, ils conservent un rôle de rapprochement entre ruraux et citadins.»
Dans la nuit du 13 au 14 février 1900, une violente tempête balaie toute la France, faisant plusieurs victimes et provoquant d’importants dégâts. En Bretagne, les vents moyens mesurées à Lorient sont de 9 sur l’échelle télégraphique utilisée à l’époque ; c’est-à-dire qu’ils correspondent aux degrés 9 à 12 de l’actuelle échelle de Beaufort : vents violents jusqu’à ouragans. A Paris, la Tour Eiffel enregistre une vitesse de vent moyen maximal de 140 km/h.
A Plumaugat, les dégâts sont visibles partout. Le quotidien « Ouest-Eclair » dans son édition du 24 février relate : « La tempête a fait des ravages ici : les arbres ont été arrachés, les meules de paille renversées et les toitures de maisons enlevées. La toiture de l'église a été très endommagée. Les dégâts ont surtout été importants chez M. Daniel, agriculteur à la Ville au Ral. II a eu la charpente de sa maison enlevée et projetée sur un appentis neuf, qui a été écrasé sous le coup. »
Sources :
Météo France. Tempêtes historiques
Ouest-Eclair, édition Côtes-du-Nord du 24 février 1900
A la fin du XIXe siècle, une bande de « vauriens » défraie la chronique de la campagne mévennaise, jusqu’à Plumaugat. Un article paru le 11 novembre 1893, dans La Dépêche Bretonne, Courrier d’Ille-et-Vilaine, journal républicain hebdomadaire, nous en parle, entre faits réels et supposés…
« Saint-Méen. Exploits de la Bande Noire.
Depuis longtemps, notre petite ville et les environs sont exploités par une bande de jeunes vauriens qui se livrent à une foule de déprédations sur les propriétés et à de nombreux méfaits sur les passants attardés. Cette bande de vauriens, composée en grande partie de tapageurs, souteneurs, voleurs et assassins même à l’occasion, est connue dans le pays sous le nom de la bande noire, car elle n’opère qu’à la nuit ou le soir, à la nuit tombante.
Le dimanche 28 octobre dernier, quatre de ces jeunes gens étaient allés faire joyeuse vie au bourg de Plumaugat et s’en revenaient après de nombreuses libations, quand ils rencontrèrent les deux frères Biou, jeunes gens de 15 à 25 ans. Sans aucune provocation, ils s’attaquèrent à ces derniers et les blessèrent de coups de couteau.
Le jeune fut blessé à la lèvre et à la figure, mais parvint à s’esquiver. Quant à l’ainé, il fut laissé pour mort sur la route après avoir reçu de 15 à 17 coups de couteau. Ce jeune homme est un ancien militaire, fort et vigoureux, qui essaya de se défendre. Le couteau dont ces jeunes bandits se sont servi est un couteau de boucher qu’ils avaient volé dans l’auberge où ils avaient mangé à Plumaugat.
Les blessures de Biou sont profondes et très graves, tant celles qu’il a reçues à la poitrine que près du cœur. Monsieur le docteur Baudet, appelé à lui donner ses soins, n’a pas encore voulu se prononcer. Les auteurs de cette agression inqualifiable sont les sieurs G. le Parisien, dit aussi l’amant de la Belle Amanda (souteneur), Cucul et Eugène P…, que nous ne voulons pas désigner plus clairement attendu que, jusqu’à preuve contraire, ce dernier se défend énergiquement d’avoir pris part au guet-apens de ses camarades. En attendant, ils ont été mis à la disposition du parquet et comparaitront devant les assises de Saint-Brieuc.
Par ailleurs, on met beaucoup d’autres méfaits à la charge de ces jeunes gens ou de leurs camarades. A l’une de nos dernières foires, un cultivateur, qui se trouvait pris de boisson, demandait où il pourrait loger, disant qu’il désirait une honnête maison, car il était porteur d’une certaine somme, lorsqu’un jeune homme que l’on suppose appartenir à la bande noire, lui proposa de l’accompagner et le conduisit dans un endroit écarté, dans l’avenue de Mlle Fréron, et le dévalisa.
Il y a quelques semaines seulement, un brave meunier du moulin de la Pierre, en Plumaugat, venait à Saint-Méen lorsqu’il fut rencontré par un jeune homme qui lui demanda de ses nouvelles et lui fit beaucoup de démonstrations d’amitié, prétendant qu’il le connaissait depuis longtemps.
Ce disant, il lui frappait familièrement sur les épaules et la poitrine, quand tout-a-coup, il fut saisi violemment au nez par ce singulier personnage. Dégagé enfin de cette étreinte peu amicale, il dit à son agresseur, qui s’empressait de prendre la poudre d’escampette : « Passe pour cette fois, mais ne recommencez pas ». Notre homme ne pensait alors qu’à son nez, mais à Saint-Méen, il s’aperçut que son portefeuille avait disparu. »
Bagarre entre deux hommes, estampe du XIXe siècle. Gallica / Bibliothèque nationale de France : département Estampes et photographie, FOL-EF-573 (2).
1873
Jean Laurent Marie Joubeaux - Instituteur à Plumaugat
La fiche individuelle de résultats de l’enseignant Jean Laurent Joubeaux est parvenue jusqu’à nous. Elle nous parle du personnage et de la réalité de l’enseignement dans nos campagnes, bien avant les lois Ferry sur l’école obligatoire.
Nous nous demandions récemment quelle était la personnalité de Jean-Laurent Joubeaux, décédé à Plumaugat au XIXe siècle. Cet ancien professeur faisait figure de philosophe des champs et sa disparition avait trouvé un écho dans la presse locale d’alors.
La parution de cet article sur le site de Plumaugat Patrimoine a rappelé des souvenirs à quelques Plumaugataises de 2023, qui ont reconnu en lui un de leurs aïeux. Grâce à celles-ci, voici un certain nombre de détails sur la vie de Jean-Laurent.
Né à Plumaugat le 12 février 1796, Jean-Laurent a laissé une nombreuse descendance. Parmi ses héritiers plus ou moins lointains, Marie Thomas et Robert Joubeaux ont, à des périodes différentes, écrit sur leur famille : Marie Thomas, une religieuse, a laissé des Mémoires sur la famille Joubeaux, et Robert Joubeaux nous a transmis une Histoire de la famille Joubeaux en 2003.
Si la première a pu transcrire des épisodes rapportés par ses interlocuteurs âgés de la famille, le second s’est attaché à suivre une méthode rigoureuse pour décrire les différentes générations. Le travail de l’une et de l’autre, associé aux possibilités actuelles de recherches, nous permet d’ébaucher un portrait de leur ancêtre.